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En
l'absence de champ
magnétique, les deux fluides magnétiques se
comportent à la manière d'un fluide Newtonien: la
vitesse de cisaillement est proportionnelle à la contrainte
imposée: L'équation rhéologique de
Newton s'écrit alors
τ=η γ̇̇̇ La viscosité η représente donc la pente du rhéogramme obtenu pour la 1ere expérience. La différence de viscosité entre les deux ferrofluides est à étudier microscopiquement: le ferrofluide "hybride" présente une viscosité plus élevée sans champ car le surfactant recouvrant les particules ferromagnétiques ne remplit pas totalement son rôle de tensio-actif; les particules tendent à s'agréger légèrement (du fait de l'interaction magnétique), même en l'absence de champ, et celles-ci paraissent donc plus "grosses". La résistance à l'écoulement est donc plus importante pour un amas de particules que pour des particules bien dispersées, ce qui suggère une plus grande viscosité de la part du ferrofluide "hybride".
En revanche,
lorsque l'on impose un champ magnétique de faible amplitude
(0.24 Tesla) le ferrofluide "classique" est stable: Si le champ
magnétique augmente, les spins individuels relatifs
à chaque particule magnétique s'orientent dans le
sens du champ pour minimiser leur énergie d'interaction qui
s'écrit
W= - µ .B Toutefois, la viscosité du ferrofluide augmente peu car même si les interactions magnétiques sont suffisamment fortes pour que le comportement magnétique des particules se transmette à l'ensemble du liquide, (comportement magnétique global), l'agitation thermique l'emporte et le moment magnétique est libre de tourner. D'autre part, le surfactant qui joue le rôle de "ressort" empêche la tentative de structuration des particules ferromagnétiques. Finalement, la viscosité du ferrofluide "classique" augmente peu, et celui-ci se comporte comme un liquide, d'où la stabilité évoquée plus haut. Le cas du ferrofluide "hybride" est inverse: l'interaction magnétique des spins inidividuels engendre une agrégation que le surfactant ne peut défaire. Cela explique l'apparition de la contrainte seuil, contrainte nécessaire pour briser la formation de chaînes, mais également la valeur plus élevée de la viscosité par rapport au ferrofluide "classique". En la présence de la contrainte seuil, l'équation rhéologique "idéale" décrivant au mieux le comportement d'un fluide à seuil est l'équation de Bingham: τ = τ0 + η γ̇
Cas du Ferrofluide "classique"
Pour un champ plus
élevé (400 G), on observe, par comparaison avec les
rhéogrammes obtenus précedemment, que la viscosité
du ferrofluide "classique" est une fonction croissante du champ
magnétique appliqué; L'interaction magnétique se
fait de plus en plus forte, bien que le surfactant assure encore son
rôle de tensio-actif. On remarque que même à ce
stade là, il n'y a toujours pas de contrainte seuil.
Ferrofluide "hybride" On note que plus le champ magnétique imposé augmente, plus la contrainte seuil est grande. En effet, les "chaînes" de particules formées gagnent en "rigidité" lorsque les champs magnétiques appliqués évoluent à la hausse. L'interaction magnétique se fait plus intense, du fait que le surfactant joue de moins en moins son rôle. Il est donc tout à fait concevable que le rhéomètre doive appliquer une contrainte supérieure pour pouvoir briser les structures ainsi formées. Une fois le seuil de contrainte franchi, la viscosité du ferrofluide hybride reste quasi-inchangée et ce quelle que soit le champ appliqué (en particulier pour un champ nul).
Le fluide
magnéto-rhéologique développe une contrainte seuil
bien supérieure à celle du ferrofluide "hybride" (environ
10 fois supérieure). Cela s'explique par le fait qu'une
particule d'un fluide magnéto-rhéologique possède
de nombreux domaines aimantables, bien plus qu'un ferrofluide, puisque
le diamètre des particules colloïdales d'un MRF typique
est supérieur à l'épaisseur nécessaire
à la formation d'une paroi de Bloch (limitant dans le
matériau massif deux domaines magnétiques d'orientations
différentes). Cela contribue à créer des
chaînes de particules plus rigides, étant donné que
l'interaction magnétique se fait plus forte si les domaines
aimantables sont plus nombreux. Il est donc nécessaire
d'appliquer une contrainte plus importante afin de rompre les
chaînes ainsi formées.
Au delà de la contrainte seuil, le MRF adopte un comportement rhéofluidifiant, c'est à dire que la viscosité diminue lorsque la vitesse de cisaillement augmente. Les chaînes de particules n'ont plus le temps de se recombiner pour à nouveau former une structure rigide cohérente. Courbe zoomée Même en l'absence de champ, le MRF développe une contrainte seuil (bien que négligeable) accentuée par la sédimentation gravitationnelle, due à la taille des particules. |