La photométrie est une discipline qui consiste à mesurer la brillance des astres. La mesure de la brillance des étoiles se nomme la photométrie stellaire.
Dans cette partie, nous définirons tout d'abord la magnitude, qui caractérise la brillance des astres, avant d'aborder les notions de "module de distance" et de relation "période-luminosité", qui nous permettrons de déterminer la distance à laquelle on se trouve d'une étoile.
Nous terminerons par la présentation d'un outil utile à la photométrie stellaire, appelé "courbe de lumière".
La magnitude
C’est une échelle logarithmique (en base 10) des éclats d'étoiles mesurés à l’œil nu ou par nos instruments. Nous définirons l'éclat plus bas. On distingue plusieurs types de magnitude :
La magnitude apparente m
\( m=-2.5 \cdot \log{E} + C \)
- \(m\) n'a pas d'unité.
- \(E\) est l’éclat de l’étoile. C'est la quantité d'énergie que l'on reçoit par unité de surface et par unité de temps. C'est donc un flux lumineux, ou une puissance
par unité de surface. \(E\) s'exprime en \(W \cdot d^{-1}\)
\( E=\frac{L}{4Πd^2} \)
\(L\) est la luminosité de l’étoile (puissance). \(L\) s'exprime en \(W\). - La distance \(d\) est exprimé en parsec (\(pc\)) (\(1pc=3,26 \,\mbox{années-lumière}\)). C'est la distance à laquelle on se trouve de l'étoile observée.
- La constance \(C\) dépend de l’étoile que l’on va observer et n'a pas d'unité.
On trouve parfois \(m\) suivi d'un indice. Par exemple, \(m_{V}\) désigne la magnitude apparente dans le visible et \(m_{B}\) dans le bleu. La magnitude apparente ne concerne que
la partie visible du spectre lumineux.
On a classé les étoiles selon leur magnitude apparente pendant près de 16 siècles. Hipparque, en 150 av J.C, a rédigé un catalogue où étaient classées un peu plus
de 1000 étoiles selon leur magnitude apparente.
Contrairement aux Grecs anciens, nous savons que les étoiles ne se trouvent pas toutes à la même distance de la Terre. Selon la distance à laquelle elles se trouvent de nous, elles nous paraissent plus ou moins brillante. En aucun cas nous ne pouvons connaître la "véritable" brillance de ces étoiles en ne considérant que cette donnée. Classer les étoiles seulement grâce à leur magnitude apparente est donc obsolète.
La magnitude bolométrique apparente \(m_{bol}\)
On la nomme bolométrique, car on prend en compte toutes les longueurs d’ondes du rayonnement émis par l’étoile. On utilise la même formule que celle de magnitude apparente, à ceci près qu’il faut prendre en compte toutes les longueurs d’ondes dans l’éclat de l’étoile.
La magnitude absolue \(M\) et le module de distance
C’est la magnitude apparente qu’aurait une étoile si on se plaçait à une distance de 10 parsecs d’elle. \(M\) n'a donc pas d'unité.
\(M=-2.5 \cdot \log{\frac{L}{4\pi \cdot 10pc^2}} + C\)
On la relie à la magnitude apparente par la relation suivante, nommée module de distance :
\(m - M=5\log{d} - 5\)
On remarque que l'on s'est affranchi de la constance \(C\).
Ce qui veut dire que si l'on connait les magnitudes apparentes et absolues d'une étoile, on a la distance qui nous sépare d'elle.
Relation période-luminosité
Pour certaines étoiles variables pulsantes (voir les étoiles variables) dont la période de pulsation est assez régulière, on a la relation "période-luminosité", qui relie la magnitude absolue à la période de pulsation P de l’étoile :
\(M=a \cdot \log{P} + b\)
\(a\) et \(b\) sont des constantes qui sont différentes selon le type d’étoiles variables pulsantes que l’on observe. On les déterminera dans la section suivante.
Détermination des coefficients a et b
Sur la figure 1 ci-dessous, les droites caractérisant la relation magnitude absolue-période des étoiles de type RR Lyrae, W Virginis et Céphéides classiques. En fait, ce sont les seules étoiles qui ont une période de pulsation assez régulière pour qu'on puisse utiliser cette relation.
Nous déterminons pour les 3 courbes :
- Leur ordonnée à l'origine qui va nous donner le coefficient \(b\)
- Leur coefficient directeur qui va nous donner le coefficient \(a\), grâce à la relation : \(a=\frac{y_b -y_a}{x_b – x_a}\)
Nous mettons les résultats dans le tableau suivant:
Type d'étoile variable | \(a\) | \(b\) |
---|---|---|
RR Lyrae | -3,3 | -0,3 |
W Virginis | -2 | 0 |
Céphéides classiques | -2,9 | -1,5 |