• EXPERIENCES ET RESULTATS


    EXPERIENCES

    Pour l’expérience, on utilise un bécher de 100mL nettoyé à l’acide nitrique, dans le lequel on met :
    - 40g d’eau déminéralisée/dé-ionisée.
    - 0.4g de graphite sous forme de cristaux d’une taille de l’ordre de 75 microns.
    - 0.1g de Tritron X-100, masse que nous avons déterminé théoriquement.

    Calcul de la concentration de Triton X-100 :
    Il faut une molécule de Triton X-100 par nm2 de graphène (donnée du labo). On peut associer le graphite à un pavé droit de longueur L, de largeur l et d'épaisseur e.
    S=2.L.l+2.L.e+2.l.e
    La surface spécifique est donnée par :
    Ssp=(2.L.l+2.L.e+2.l.e)/(L.l.e.ρ)≈2/(e.ρ)=2/(e.10-9.2,1.106)≈1000/e(nm)=200m2.g-1
    Avec la masse volumique du graphite : ρ=2,1.106kg.m-3, e≈5nm donc 2.l.e et 2.L.e sont négligeables devant 2.L.l, et l et L étant de l'ordre du micron.
    On prend 0,40g de graphite donc 80nm2=8,0.1020nm2.
    MTX=624g.mol-1 et n=N/NA=8,0.1020/6,022.1023=1,33.10-4mol.
    mTX=n.M=1,33.10-4x624=0,08g.
    On mettra donc 0.1g de Triton X-100 dans notre solution.

    Nous prélevons une petite quantité de la solution afin de servir de référence.
    La sonde peut être lancée, pendant une demi-heure, on laisse décanter la solution puis on fait un prélèvement à la surface de la solution, là où il y a le plus de chance de trouver du graphène en suspension, étant donné que sa masse est inférieure à celle du graphite. On répète cette procédure pour 1 heure, 2h, 3h, 4h et 8h.
    Pour chaque prélèvement, nous les déposons sur un wafer de silicium. Après séchage, nous pouvons les analyser par spectroscopie RAMAN.

    sonde wafer


    OBSERVATION DU GRAPHENE

    Le pic le plus important que l’on détecte est à 1554cm-1 avec du graphite non-exfolié, on est proche de ces deux études [5][6].C’est donc autour de cette valeur que l’on se concentrera pour les autres solutions.
    En suivant les mêmes étapes, on analyse au spectromètre raman les solutions de graphite exfolié, en superposant les courbes, voici ce que l’on obtient :

    courberaman

    On voit le pic bien net du graphite non exfolié à 1554cm-1.
    Pour celui qui a été exfolié pendant une demi-heure, on commence à voir un décalage vers des nombres d’ondes plus grand et un élargissement de la raie comme prévu dans les autres études.
    Pour le graphite exfolié pendant 4 heures, on voit un deuxième pic apparaitre vers 1566cm-1, significatif d’un graphite bien moins épais que précédemment.
    Enfin, celui exfolié pendant 8 heures a moins d’intensité sur le pic de graphite non exfolié et présente une grande intensité vers 1568cm-1.
    Nous pouvons donc en conclure que nous avons obtenu quelques feuillets de graphène.

    Afin de compléter la caractérisation du graphène, nous avons effectué des observations absolues.
    En premier lieu, la solution, exfoliée pendant 8h, au microscope optique :

    graphene graphene


    La différence de d'épaisseur s'observe par une couleur pour les morceaux épais de graphite et par une transparence pour les faibles épaisseurs, révélant une exfoliation réussie.

    Afin de pouvoir observer avec un meilleur grandisement, nous avons recours à la microscopie par transmission électronique (MET):

    microscope

    Nous utilisons 2 échantillons :
    - graphite exfolié pendant 8h.

    graphene graphene

    - graphène fabriqué par GoodFellow ayant une épaisseur inférieure à 50nm.

    graphene graphene

    A cette échelle, l'obervation des feuillets de graphène est possible pour les deux solutions. De plus, on remarque les empilements des différents feuillets.
    Cependant, on remarque que l'exfoliation est moins abouti pour la solution du commerce, en effet l'épaisseur des graphites est plus importante et elle est moins homogène.
    Avec un moindre grandissement, en premier, la solution du commerce et en second, notre solution exfoliée.

    graphene graphene

    ETUDE SUR LE GRAPHENE

    Nous avons cherché un moyen d'étudier les propriétés du graphène, principalement sa conductivité. Pour cela, nous avons déposer la solution sur un film plastique par barcoating. Avec cette méthode, nous n'avons pas pu obtenir une conductivité intéressante. Nous avons aussi rencontré un probléme lors des séchages des solutions que l'on souhaitait analyser.
    A 120°C, les morceaux de graphène exfolié ont commencé à s'agglomérer, perdant ainsi tout le travail fourni pour les séparer. La molécule de TX-100 perd sa fonction de dispersant, sa partie hydrophile devient hydrophobe, pour une température supérieure à 60°C.
    Nous avons donc décidé de laisser sécher notre solution de graphite exfolié à l'air libre, et pour l'étude de la conductivité, d'en remettre une goutte par dessus après séchage pour augmenter la concentration du graphène. Nous avons ainsi pu obtenir une mesure de la résistivité très intéressante.

    conductivite



    DISCUSSIONS

    Toutes les observations effectuées peuvent seulement nous montrer qu'il y a bien eu une réduction de l'épaisseur du graphite et donc que l'exfoliation a bien fonctionné mais elles ne peuvent pas nous renseigner sur le nombre exacte de feuillets de graphène que l'on a obtenu.
    On constate que les morceaux obtenus ne sont pas tous de la même épaisseur.
    L'exfoliation du graphite par cavitation ultrasonique en milieu aqueux s'est avérée une méthode de fabrication du graphène efficace, économique et environnementale. Pour l'améliorer, nous pourrions optimiser les temps caractéristiques, d'une part en employant un molécule autre que le TX-100, avec les mêmes propriétés mais un coefficient de diffusion supérieur. Et d'autre part, en utilisant d'autres types de générateurs à ultrasons. En effet, nous pourrions tester des combinaisons temporelles entre une sonde et un bain ultrasonique, de manière à maximiser le temps de stabilisation entre deux feuillets.
    Grâce à des techniques de synthétisation efficaces comme ce principe particulier d'exfoliation, le graphène va rapidement devenir bon marché, et pourra donc contribuer à des avancées technologiques majeures dans de nombreux domaines.


    [5] Joe Hodkiewicz, Characterizing Graphene with Raman Spectroscopy,Thermo FischerScientific, Madison, WI, USA(2010), Application Note :51946.
    [6] M.Buzaglo, M.Shtein, S.Kober, R.Lovrincic, A.Vilanb, O.Regevac, Critical parameters in exfoliating graphite into graphene, Phys Chem Chem Phys (2013) 15 4428