Regardons maintenant les données transmises par le SBM afin de déterminer
la nature de ce qu'on observe, l'intérêt et les méthodes utilisées pour ce traitement.
1. Nature des données traitées
Le SBM envoie des données sous forme d'images où le
soleil est occulté afin de permettre l'étude de la
brillance du ciel autour de celui-ci. Un
cliché est pris toutes les 5 minutes, toutefois, il arrive que
des problèmes météorologiques ou techniques
provoquent une absence de données
durant plusieurs heures.
Le SBM est équipé de 4 filtres, car, les couleurs, de par
leur longueur d'onde, sont diffusés différemment dans
l'atmosphère.
- Filtre 0 (Fonctionnant dans le bleu - longueur d'onde : 450 nm)
- Filtre 1 (Dans le vert - longueur d'onde : 530 nm)
- Filtre 2 (Dans le proche infra rouge - longueur d'onde : 890 nm)
- Filtre 3 (Autre filtre fonctionnant dans le proche infra rouge
mais cette fois, centré sur une bande d’absorption de la
vapeur d’eau pour en mesurer le taux dans
l’atmosphère - 940 nm)
Ainsi, chaque fichier issu du SBM contient 4 images, correspondant aux différents filtres.
Les fichiers étudiés ont pour nom : année,
mois, jour, heure, par exemple, pour un fichier datant du 6
décembre 2008
à 18h15, il aura pour nom : 200812061815. Ils sont ainsi
classés par ordre chronologique.
Voici, typiquement, le genre de photo issue du SBM que l'on regarde :
- En haut, à gauche, filtre 0 (bleu)
- En haut, à droite, filtre 1 (vert)
- En bas, à gauche, filtre 2 (rouge)
- En bas, à droite, filtre 3 (vapeur d'eau)
Chaque fichier est accompagné d'un header, celui du fichier précédent se présente ainsi :
SIMPLE =
T
/ FITS STANDARD HEADER
BITPIX =
16
/ BITS PER PIXEL
NAXIS =
3
/ NUMBER OF AXES
NAXIS1 =
320
/ NUMBER OF COLUMNS
NAXIS2 =
240
/ NUMBER OF ROWS
NAXIS3 =
4
/ NUMBER OF IMAGES
TIME-OBS= '12:00:23
' / TIME OF
OBSERVATION HH-MM-SS UT
DATE-OBS= '2009-01-02 ' /
DATE OF OBSERVATION YY-MM-DD UT
STRT-OBS= '12:00:23
' / TIME CAMERA
OBSERVATION BEGAN
END-OBS = '12:02:41
' / TIME CAMERA
OBSERVATION ENDED
SITENAME= 'Haleakala
' / SITE NAME
INSTRUME= 'sbm6
'
/ INSTRUMENT
EXPOSUR1=
1000
/ EXPOSURE TIME (MS) FOR FILTER 1 (BLUE)
EXPOSUR3=
300
/ EXPOSURE TIME (MS) FOR FILTER 3 (GREEN)
EXPOSUR4=
300
/ EXPOSURE TIME (MS) FOR FILTER 4 (RED)
EXPOSUR5=
500
/ EXPOSURE TIME (MS) FOR FILTER 5 (WATER VAPOR B)
COADD1 =
5
/ CO-ADD FOR FILTER 1 (BLUE) IMAGE
COADD3 =
5
/ CO-ADD FOR FILTER 3 (GREEN) IMAGE
COADD4 =
5
/ CO-ADD FOR FILTER 4 (RED) IMAGE
COADD5 =
5
/ CO-ADD FOR FILTER 5 (WATER VAPOR BAND) IMAGE
COMMENT IMAGE 1 IS FOR FILTER 1 (BLUE), WITH DARK SUBTRACTED
COMMENT IMAGES TAKEN WITH FILTER 2 ARE DARK IMAGES, NOT SAVED TO
FILE
COMMENT IMAGE 2 IS FOR FILTER 3 (GREEN), WITH DARK SUBTRACTED
COMMENT IMAGE 3 IS FOR FILTER 4 (RED), WITH DARK SUBTRACTED
COMMENT IMAGE 4 IS FOR
FILTER 5 (WATER VAPOR BAND), WITH DARK SUBTRACTED
Il présente les propriétés de l'image, la date ainsi
que le début et la fin de l'observation, le nom du site (bien qu'ici,
il y ai une erreur, il s'agit évidemment de Concordia et non de
Haleakala), le nom de l'instrument ayant permis ces données, les
temps d'expositions, propriétés et commentaires pour
chacun des filtres.
L'image suivante, issue du SBM, présente les différents éléments d'un
cliché.
Elle a été mise en échelle logarithmique, afin d'être visuellement plus
claire.
Le ciel est pur et on voit clairement la frange de diffraction
dûe à l'occulteur bien qu'elle ne soit pas complète,
le soleil n'étant pas parfaitement centré.
2. Qualité des observations
Le SBM a transmis un nombre important d'images dont, toutefois,
certaines qui se révélaient inexploitables.
Ces images sont parfois difficiles à expliquer et on ne peut émettre que des suppositions.
Dans le cas suivant, par exemple, le soleil n'est pas centré et sort du disque d'occultation.
Ici, l'intensité lumineuse est trop importante et provoque une
saturation de l'appareil.
Dans l'image suivante, il pourrait s'agir de perturbations
météorologiques (ciel très nuageux, tempêtes
de neige, ...).
Lorsque l'on observe maintenant le type d'image ci-après dans
les 4 filtres,
les clichés peuvent être très
différents entre eux, il y a
tantôt,
une absence
de lumière (filtre bleu), une saturation lumineuse (filtre vert) ou le soleil qui n'est pas
centré (filtres rouge et vapeur d'eau).
Il existe toutefois des images qui sont de bonnes qualités
dans certains
filtres, mais inexploitables dans d'autres. Cette observation pourrait
s'expliquer par un problème technique mais au vu des temps
d'observation differents pour chaque filtre, on pourrait aussi dire que
des changements climatiques ont pu se produire avant ou après la
prise des clichés correspondant aux filtres vert et rouge.
Mais hormis les images de mauvaises
qualités, une grande partie des clichés sont
exploitables, comme le suivant,
A partir de ce genre d'image, nous pouvons étudier la brillance
du ciel autour du soleil.
3. Brillance du ciel
Les données à notre disposition sont nombreuses mais compte tenu du peu
de temps que durait notre stage, nous nous sommes consacrés
à une zone restreinte.
On a pris une journée représentative de
l'ensemble des observations.
La période choisie a été le 2 Janvier 2009 entre 2h00 et
22h00, elle contenait 240 fichiers dont 126 étaient de bonnes
qualités, soit 52,5% de la totalité.
Les données ont été traité sous IDL, un
environnement informatique contenant un
certain nombre de programmes permettant d'extraire
efficacement les informations voulues des images.
En outre, nous pouvons utiliser l'échelle logarithmique, qui nous
permet une meilleure clarté des clichés.
Considérée dans les 4 filtres, il y'a peu de différences entre chaque image.
C'est ce genre d'image où le
ciel est pur que l'on recherche pour étudier la brillance du ciel.
Dans un premier temps, on observe sur le graphe representant la
brillance du ciel en fonction de la distance au soleil dans la zone
où on voit le ciel.
A gauche l'intensité descend au tout début rapidement, on est en train de sortir
de la diffraction par l'occulteur.
A droite l'intensité remonte un peu, c'est à cause de la diffraction par le
tube dans lequel est le SBM.
De haut en bas on va du bleu au filtre vapeur d'eau ce qui montre
que la diffusion diminue vite avec la longueur d'onde, la diffusion de
Rayleigh est importante même si la
diffusion de Mie est présente (variation du niveau de lumière diffusée avec
la distance au soleil).
Pour une brillance du ciel moindre, l'intensité lumineuse doit être faible.
Nous avons réalisé un programme avec le
langage C qui
permet de calculer les coordonnées du soleil et de tracer sa
trajectoire dans le ciel en fonction de la date et de l'heure afin de s'assurer d'un meilleur suivi de celui-ci (
ici).
Le graphe suivant
montre l'intensité lumineuse émise par le soleil, et reçue
par chaque filtre, en fonction de l'heure.
de haut en bas : bleu, vert, rouge et vapeur d'eau
Ce graphique nous montre que les informations que l'on peut tirer des 4
filtres sont simulaires. Il y a quand même des petites
différences qui obligent de prendre en compte les 4.
Le flux diminue davantage dans le bleu, un peu moins dans le vert
et dans le fitre vapeur d'eau, peu dans le rouge quand le soleil baisse
sur l'horizon. On peut en déduire l'extinction (baisse d'intensité dûe à la diffusion de la
matière) dans les divers
filtres à partir du tracé du flux reçu en fonction
du nombre de masses d'air comme indiqué ci-dessous.
On voit que les taux mesuré
à Hawaï (Haleakala) sont superieurs à ceux du
dôme C, ce qui tendrait à montrer que le ciel de
Hawaï est plus brillant (et plus diffusant) que celui de Concordia.
Sur la figure qui
suit est représentée,
pour chacun des filtres du SBM, la luminosité du ciel
autour du
soleil (en unité de luminosité solaire) en fonction de la
distance depuis centre du soleil (en unité de rayon solaire) :
Ce graphique nous montre que la brillance du ciel dépend de la distance par rapport au centre du soleil.
Le premier pic représente le soleil.
Le creux (entre 2,2 et 4,2 unités de rayons solaires)
représente l'atténuation d'intensité dûe
à l'occulteur.
Le pic suivant est dû à la diffraction par l'occulteur.
Ensuite le reste du graphique représente la brillance du
ciel entre 4 et 8 rayons solaires, la remontée à
l'extrémité droite du graphique est due à la
diffraction par le tube du SBM.
On remarque, au fil des graphiques précedents que le ciel du
dôme C est d'une grande pureté de par la faible brillance
de son ciel.
Les programmes présents dans IDL permettent d'effectuer un certains nombres d'études sur les images
issues du SBM, les courbes de luminosité peuvent permettre
d'isoler les images correspondant à un ciel pur.
Mais le temps nous faisait malheureusement défaut pour
étudier tout ce que l'on aurait souhaité et continuer
davantage notre travail.