Généralités
Les
exoplanètes ont des masses comprises entre 0,02 et 17,5
masses
de Jupiter (Mj), la borne inférieure est la limite de
détection dans le cas le plus favorable.
L’histogramme des
masses montre une tendance marquée pour les masses
inférieures à 2 Mj, et la moitié des
exoplanètes ont une masse inférieure à
1,6 Mj.
Comme les planètes peu massives sont encore inaccessibles,
on
peut avancer que les planètes de
« petites » masses sont
prédominantes.
Ceci n’est pas en contradiction avec les planètes
du système solaire :
les petites planètes sont plus nombreuses que les grosses.
Le modèle de formation du système
solaire
explique la forme de la distribution; si les planètes se
forment
par accumulation dans un disque protoplanétaire de corps
plus
petits, il est assez logique qu’il y ait plus de petits
objets
que de gros, ces derniers nécessitant plus de
matière.
Cependant, il explique difficilement l’existence de
très
grosses planètes de masse supérieure ou
égale
à 8 Mj. Celles-ci mettraient des dizaines, voire des
centaines
de millions d’années à se former. Or,
les
observations indiquent qu’au bout de quelques millions
d’années, dix tout au plus, ces disques
protoplanétaires ont disparu, soufflés par le
vent
stellaire. Effectivement, les étoiles perdent de la
matière sous forme d’un vent continu de particules
et
d’éruptions violentes. Néanmoins, il se
peut que
ces planètes très massives soient en
réalité des naines brunes.
La distribution
représentant la masse des exoplanètes en fonction
de leur
distance orbitale soulève des questions sur le
modèle de
formation planétaire. La présence de
planètes
gazeuses très proches de leur étoile est en
contradiction
avec le modèle de formation de ces planètes
basé
sur l'accrétion de matière volatile. Une
explication en
accord avec le modèle a été
émise : ces
planètes ont migré des régions
externes du disque
où elles se sont formées vers les
régions
centrales. Le problème n'est pas encore
entièrement
résolu : les chercheurs sont d'accords sur les causes qui
déclenchent la migration mais ne savent pas
vraiment
expliquer le mécanisme qui l'arrête. Jusqu'ici, on
a pu
tirer plusieurs constatations de cette distribution :
- il n'y a pas de
planètes
massives en orbite proche. Les raisons de cette absence proviennent du
processus de migration : il est moins efficace pour les
planètes
massives, les planètes gazeuses en orbite proche ont perdu
leur
atmosphère (attirée par la gravité de
l'étoile ou soufflée par le vent stellaire), les
forces
de marée induites par l'étoile ont
détruit la
planète qui orbitait trop près d'elle, la
planète
a peut-être percuté son étoile.
- il y a un déficit de planètes de
période de
révolution comprise entre 10 et 100 jours.
- il manque des planètes de masse minimale
inférieure ou
égale à 0,75 Mj en orbite lointaine. La raison en
est
encore inconnue mais pourrait être liée aux
limitations
des méthodes de détection. Cependant, les
simulations
suggèrent que les régions externes ne contiennent
pas ce
type de planètes.
La
probabilité pour
qu'une étoile soit entourée d'un
cortège de
planètes dépend de son abondance en fer. Une
récente étude de Nuno Santos et al compare la
teneur en
fer d'étoiles ayant des planètes avec celle
d’étoiles qui n'ont pas de compagnons. Ils en ont
conclu
que les premières ont une composition plus riche en fer que
les
secondes. Cependant, cette étude n'a pas pris en compte les
autres métaux tels que le silicium, le calcium, le nickel...
Une
conséquence de ces travaux est que les disques
protoplanétaires, enrichis en fer par la mort d'une
étoile proche, peuvent produire des systèmes
planétaires. Une meilleure compréhension de
l'évolution des systèmes planétaires
passe donc
par l'étude de ces disques, ceux-ci étant plus
faciles
à observer avec les techniques actuelles.
Il faut tout de même prendre des précautions car,
jusqu'à maintenant, seules des planètes gazeuses
ont
été détectées. La
distribution du nombre de
planètes telluriques en fonction du pourcentage en fer
indiquera
peut-être une tendance différente. En effet, selon
cette
étude, le Soleil appartient aux astres pauvres en fer ce qui
suggère que la probabilité de trouver des
planètes
autour de cet astre est faible. Pourtant, il est entouré de
quatre planètes rocheuses.
En observant la
distribution de
l'excentricité de l'orbite en fonction de son demi-grand
axe, on
constate que les planètes se trouvant très
près de
leur étoile (< 0,1 UA) ont des orbites quasi
circulaires. A
grande distance, les orbites peuvent être circulaires ou
très excentriques. Ces orbites très excentriques
peuvent
résulter d’interactions entre planètes
et
planétésimaux dans les systèmes
multiples ou
d’interactions entre une planète géante
et le
disque protoplanétaire.