Un peu de théorie ...
Equation de propagation :
Comme toute onde propagative, la lumière obéit à l'équation de propagation (tirée des équations de Maxwell-Faraday et Maxwell-Ampère).
Soit une onde monochromatique de forme générale :
où
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,
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et
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longueur d'onde dans le vide.
L'équation de propagation s'écrit alors :
où n(x,y) vaut soit
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soit
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selon où l'on se trouve dans la fibre.
[Valérie DOYA, Thèse de doctorat : Du Speckle aux Scars, une expérience de chaos ondulatoire dans une fibre optique, Nice, 2000.]
Les modes de propagation :
Toute onde qui se propage dans la fibre peut se décomposer sur la base des modes propres de propagation,notés
On écrit alors :
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(1) |
Où les coefficients
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sont a priori complexes. Ils correspondent au poids de chaque mode induit par la condition initiale.
On distingue deux types de modes :
• Les modes réguliers : Ce sont les modes observés lorsque l'on envoie l'onde le long d'une orbite périodique, qui gardent la géométrie du système.
• Les modes irreguliers : Il s'agit de tous les autres modes sans signature particulière.
Il est également intéressant de calculer la transformée de Fourier de la fonction d'onde par rapport aux variables x et y. En effet, cette opération mathématique s'écrit comme suit :
Mais
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et
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. Autrement dit, le calcul de la transformée de Fourier permet d'obtenir une représentation des coordonnées du vecteur d'onde transverse et d'avoir accès à sa répartition angulaire dans l'espace des fréquences spatiales. Cette représentation est un outil permettant de caractériser la régularité des modes: c'est la méthode du
champ lointain - qui apporte un complément à l'observation du
champ proche,
i.e, l'observation de l'intensité du champ - présentant l'avantage d'être accessible à la fois numériquement et expérimentalement.
Comment retrouver des modes réguliers dans la fibre?
Si les modes ne peuvent être connus qu'en les calculant mathématiquement - cela ne se faisant que numériquement - et le but de nore projet n'étant pas là, on peut néanmoins les identifier qualitativement.
Pour cela, on envoie une onde plane de la forme
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le long d'une orbite périodique de longueur L.
Pour pouvoir observer les modes - ici des modes réguliers -, il faut donc nécessairement que les ondes incidente
et réfléchie soient en phase, ce qui donne lieu à une condition d'interférences constructives, à savoir
que le déphasage
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entre les deux ondes doit être un multiple entier de
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, soit:
A cela s'ajoute le déphasage
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lié à la réflexion sur les bords de la fibre :
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(2) |
Quant au déphasage total, il peut être déduit de l'onde plane dans le plan transverse :
où
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est le vecteur position transverse.
Il apparaît alors clairement que le déphasage total correspond à la partie spatiale de l'exponentielle complexe :
Avec L la longueur de l'orbite.
On obtient alors :
Le terme additif en
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est dû à la refocalisation de la lumière.
On a dès lors :
Et en considérant n rebonds -donc n réflexions- sur le contour, on a :
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(3) |
Enfin, en se référant à la figure 7, on obtient :
En injectant cette relation dans l'équation (3) on a finalement :
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(4) |
C'est une équation transcendante dont on peut trouver les solutions numériquement. Remarquons aussi que cette équation impose la quantification de la norme de

et par conséquent celle de
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pour des modes réguliers le long d'orbites périodiques.